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Blog: Laetitia; Football: Jamécontent.

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Championnat du monde d'échecs:Ding Liren-Ian Nepomniachtchi

Championnat du monde d'échecs:Ding Liren-Ian Nepomniachtchi


Le championnat du monde 2023 des échecs oppose le Russe Ian Nepomniachtchi au Chinois Ding Liren. Un duel inédit entre deux joueurs exceptionnels, qui se joue en 14 parties et est retransmis sur la plateforme Twitch.

Mais si vous vous attendez à voir des parties palpitantes, des coups spectaculaires et des émotions intenses, vous risquez d'être déçus. Car les deux champions ont une drôle de façon de jouer. Ils ne restent pas assis devant l'échiquier. Ils se lèvent sans cesse et s'éclipsent dans la salle de repos, où ils peuvent réfléchir tranquillement à leur prochain coup. Ils y restent parfois des heures, laissant le public et les commentateurs dans l'expectative.

Du coup, la retransmission du championnat du monde ressemble plus à un documentaire sur les chaises vides qu'à une compétition sportive. On voit deux fauteuils désertés sur un écran géant, avec un échiquier au milieu. On entend le bruit des pièces qui bougent de temps en temps. On voit le temps qui s'écoule sur les pendules. Et c'est tout. Les pièces bougent grâce aux pantins téléguidés par l'intelligence artificielle des chaises

Heureusement, il y a les commentateurs à l'écran pour sauver la situation. Ces braves gens font de leur mieux pour nous divertir et nous informer. Ils analysent les coups joués, ils expliquent les variantes possibles, ils évaluent les chances de chaque chaise. Mais ils font aussi autre chose. Ils se moquent des joueurs, ils racontent des anecdotes, ils font des blagues.

Des blagues drôles, des blagues nulles, des blagues méchantes. Des blagues sur les joueurs, sur les échecs, sur la vie. Des blagues qui n'ont rien à voir avec le championnat du monde, mais qui vous font rire ou pleurer.

Il y a par exemple, Vlad Tkatchev, un grand maître français d'origine russe, qui est un des commentateurs officiels. C'est un type très sympa et très cultivé, qui connaît tout sur tout. Mais c'est aussi un type très bavard et très fantasque, qui aime raconter des anecdotes invraisemblables.

Un jour, il nous dit ce qu'il pense de ce championnat du monde: "C'est une arnaque ! Une arnaque organisée par la FIDE pour nous faire croire qu'il y a encore du suspense dans les échecs ! Mais en réalité, il n'y a qu'un seul vrai champion du monde : Magnus Carlsen ! Le Norvégien qui a décidé de ne pas défendre son titre ! Le Norvégien qui nous regarde depuis son yacht en se foutant de nous ! Le Norvégien qui est tellement fort qu'il pourrait battre Nepo, Ding et leurs chaises en même temps avec les yeux bandés et les mains attachées dans le dos !"

Un autre jour, il nous donne son avis sur  Nepo et Ding : "Ce sont des lâches ! Des lâches qui fuient l'échiquier pour se réfugier dans leur chambre secrète ! Des lâches qui ont peur de se confronter à leur adversaire ! Des lâches qui ont peur de perdre ! Leur chaise a beaucoup plus de courage qu'eux ! Moi, quand je jouais aux échecs, je ne quittais jamais ma chaise ! Je restais assis devant l'échiquier pendant des heures ! Je regardais mon adversaire dans les yeux ! Je le provoquais ! Je le narguais ! Je lui crachais dessus !"

Un autre jour encore, il nous dit ce qu'il pense du public : " C'est un public de moutons ! Des moutons qui suivent aveuglément les parties sans rien comprendre ! Des moutons qui applaudissent bêtement les coups sans savoir pourquoi ! Des moutons qui bêlent stupidement les commentaires sans avoir leur propre opinion ! Moi, quand je jouais aux échecs, je n'avais pas besoin de public ! Je jouais pour moi-même ! Je jouais pour le plaisir ! Je jouais pour l'art ! Je me fichais de ce que pensaient les autres ! Je les insultais ! Je les méprisais ! Je leur faisais un doigt !"

Il nous raconte comment il a fini par s'endormir sur la table d'un échiquier en pleine partie. Comment lui est venu l'idée de créer le "world Chess Beauty Contest", concours des plus belles femmes jouant aux échecs regroupant les Kournikova du monde échiquéen.

Grâce à ces histoires, Vlad Tkatchev nous fait oublier l'ennui des parties du championnat du monde. Il nous fait rire, il nous énerve, il nous choque. Il nous fait à la fois détester et aimer  les échecs, la vie.

Mais il n'est pas le seul à nous faire rire. Il y a aussi les spectateurs, qui ont chacun leur réaction et leur humour. Il y a ceux qui s'amusent des blagues de Tkatchev et qui lui répondent par des rires et des applaudissements. Il y a ceux qui s'offusquent de ses blagues et qui lui répondent par des huées et des insultes. Il y a ceux qui s'ennuient de ce qu'il dit et qui lui répondent par des bâillements et des somnolences.

Et puis il y a vous, nous, qui regardons le championnat du monde sur Twitch. Nous qui écoutons ses commentaires. Nous qui nous demandons ce que nous faisons là. Nous qui nous demandons si nous ne ferions pas mieux d'éteindre notre PC. Nous qui nous demandons si nous ne ferions pas mieux de faire autre chose: une partie d'échecs ?

Quoiqu'il en soit, au final, que retiendra-t-on de cette finale: la chaise victorieuse, russe ou chinoise ? le vide laissé par l'absence de Carlsen ? ou les paroles des commentateurs ?

                                                Jour de repos2-2

( bien évidemment, les propos que je prête à Vlad Tkatchiev ne sont pas de lui, tout cela est le fruit de mon imagination )

 

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